Le rôle des pouvoirs publics pour une décarbonation rapide du transport
MAN profite de Solutrans pour rappeler le rôle que les pouvoirs publics ont à jouer dans la décarbonation du transport. Cette dernière passe par l’arrivée sur le marché d’offres de véhicules à énergies alternatives, notamment la commercialisation de la gamme de camions électriques MAN eTruck et l’élargissement de l’offre MAN en biocarburants pour le transport de marchandises. Cependant, l’offre des constructeurs n’est pas suffisante sans le soutien des pouvoirs publics.
MAN profite de Solutrans pour confirmer sa vision de la mobilité durable : l’avenir sera électrique et, dans une phase de transition, pour les trajets non électrifiables à ce jour, les biocarburants durables représentent une solution intéressante car ils permettent de décarboner déjà de façon massive le transport.
Cependant, si l’offre des constructeurs est un facteur essentiel, elle n’est pas suffisante. Rappelons par exemple que l’ACEA pointe le manque d'infrastructures de charge haut voltage pour garantir un passage rapide à des modes de transport plus durables. MAN demande donc un soutien des pouvoirs publics dans trois domaines :
1- Aides à l’achat de véhicules électriques et de bornes de charge haut voltage
Selon l’ACEA*, les camions auront besoin de 279 000 points de charge d'ici à 2030, dont 84 % chez les exploitants. Les autres points de charge nécessaires seront principalement des points de charge publics (rapides) le long des autoroutes et des points de charge publics de nuit.
Pour le transport de personnes par autobus/autocars, un total de 56 000 points de charge sera nécessaire d'ici à 2030, dont 92 % dans les exploitations. Les 4 000 autres points de charge devraient permettre une recharge rapide en dehors des autoroutes, en particulier pour les autocars régionaux.
En moyenne, 24 000 chargeurs rapides publics seront nécessaires pour les camions et les bus (sur les 47 000 km du réseau central RTE-T), soit une moyenne de 51 points de charge rapide tous les 100 km.
D'ici à 2030, un montant total de 280 milliards d'euros devra être investi dans l'installation de points de charge publics et privés, la modernisation du réseau électrique et le renforcement des capacités de production d'énergie renouvelable. Pour les infrastructures de recharge publiques, cela représente 8 milliards d'euros par an. Ce chiffre ne représente qu'environ 16 % des investissements dans la 5G et les réseaux internet à haut débit.
2- Reconnaissance du HVO exclusif en Crit’Air 1 et création d’une homologation H1 permettant d’accéder au suramortissement
Rappelons que MAN est favorable à l'ensemble des biocarburants durables (B100, HVO, etc) car ils sont plus vertueux que les carburants fossiles et représentent une solution de transition efficace et pragmatique qui permet déjà de réduire de façon massive les émissions de CO2 et de particules.
A l’instar de la reconnaissance du B100 exclusif (B1) comme une solution vertueuse, il apparait souhaitable et logique la reconnaissance du HVO exclusif au même titre avec la création d’une homologation H1 ouvrant l’accès à la vignette Crit’Air 1 et au suramortissement.
3- Mise en place d’une « prime à la casse »
Afin d’inciter au retrait de la circulation des véhicules les plus anciens et les plus polluants, une « prime à la casse » pour les véhicules antérieurs aux normes Euro 4 serait un facteur favorable à une transition rapide vers un transport plus durable.
MAN Truck & Bus est l'un des principaux fabricants de véhicules industriels et fournisseurs de solutions de transport en Europe, avec un chiffre d'affaires annuel d’environ 11 milliards d'euros (2022). Sa gamme s’étend des utilitaires, camions, autobus/autocars et moteurs au gaz/diesel aux services associés pour le transport de personnes et de marchandises. MAN Truck & Bus est une société de TRATON SE et emploie plus de 35 000 personnes dans le monde.